Un échange, au sens large,  existe lorsque au moins deux personnes entre en interrelation. Les motifs de cette entrée en interrelation sont divers, ne se situent pas forcément sur les mêmes plans, et ne sont pas toujours identifiés.

               -  C'est l'élève qui vient vous poser une question alors que ce qu'il recherche c'est avant tout une présence adulte à ses côtés.  

Dans un établissement scolaire, l'essentiel des échanges ont pour caractéristique  de se dérouler en présence physique des interlocuteurs dans une interrelation de face-à-face avec ou sans témoins. (Il ne sera donc pas directement question des écrits, types courrier, courriel, note de service ou téléphone).

                            - C'est le chef d'établissement qui a une conversation privée dans son bureau avec un enseignant ; situation qui  relève du confidentiel à la différence de l'enseignant qui fait une remarque à un élève à voix haute en cours devant ses camarades.

La couleur émotionnelle d'un échange

Tout échange est vécu de l'intérieur avec sa propre coloration émotionnelle.

Imaginons que nous puissions traduire le climat d'un échange tel qu'il est ressenti de l'intérieur par deux personnes à partir de deux pôles SECURITE et INSECURITE.

Au cours d’un même échange, le curseur peut se déplacer de l’un à l’autre de ces deux pôles allant de l'insupportable au bien-être

Plus le curseur se déplace vers la sécurité, plus l’échange est confortable et laisser une libre circulation de l’information.

Plus le curseur se déplace vers l'insécurité plus l'échange risque de s'ancrer prioritairement dans des enjeux de protection, riposte, fuite ou soumission et devenir "sourd".

Une "même" situation mais des colorations différentes

Aucun échange ne provoque le même impact émotionnel en deux personnes. Il peut même provoquer des impacts fort éloignés.

Nous n'avons pas tous la même capacité à maintenir le curseur au même endroit lorsque que nous sommes exposés à une conduite violente ou une situation violente. Nous n'avons pas les mêmes compétences à (ré)agir.

Dans un contexte éducatif

Dans un contexte éducatif, il convient de réfléchir sur la nécessité d'être vigilant sur les contextes provoqués ou stucturaux qui engendrent, amplifient le déplacement du curseur vers plus d'insécurité chez soi ou en l'autre.

Il convient aussi de s'interroger sur nos comportements en réponse à ce  glissement en veillant à ce que l'indifférenciation, comme processus de traitement des relations interpersonnelles, ne deviennent pas le seul  possible et présent.